La débâcle de 1912, ayant emporté le pont de bois
Photo fournie par M. Jacques Maheux
Parmi les nombreuses débâcles survenues à St-Martin, celle de 1912 fut la plus remarquée. Elle se produisit le 16 avril. L’épaisseur de la glace était alors de 36 à 40 pouces. Le moulin de Lac Mégantic, appartenant à « Mégantic Pulp and Paper », était la propriété de M. Stearn. Celui-ci avait érigé un barrage non loin de la décharge du Lac Mégantic. À tous les lundis matin, il ouvrait quelques « pelles » du barrage afin d’actionner les turbines de son moulin. Le surplus d’eau déversé occasionnait la « head », c’est-à-dire une couche d’eau supplémentaire provenant de la source du lac, et augmentait le niveau d’eau normal de la rivière Chaudière. En hiver, ce surplus d’eau recouvrait la glace déjà formée et épaississait celle-ci. Au moment du dégel printanier, la crue des eaux faisait descendre ces énormes blocs de glace.
En 1912, ces blocs avaient atteint une épaisseur inhabituelle. Le premier dommage causé fut l’effondrement d’une partie du pont de bois de St-Martin. Cette débâcle emporta une grosse partie du moulin Dyar, qui était une pièce importante de notre patrimoine. Continuant leur descente, les blocs de glace entraînaient quelques pièces de bois provenant soit d’un pont de St-Martin ou du moulin Dyar. Rendue vis-à-vis la résidence de M Joseph E. Pelletier, une pièce de bois emportée par les glaces heurta le fil de téléphone, d’une hauteur approximative de quinze pieds traversant la rivière. Inutile de vous dire que la communication fut coupée instantanément. La débâcle poursuivit sa descente effrénée. Arrivée près du barrage de la Cie électrique de St-Georges, elle fut sans pitié, emportant en son sein les écluses. Que de dégâts en une seule année !
Pont de Fer nouvellement construit (1913)
Photo fournie par M. Jacques Maheux