Les Incendies

Les Incendies

Beurrerie Garneau
Explosion de la beurrerie Garneau

Photo fournie par M. Jacques Maheux

 

Le 9 septembre 1922, à la beurrerie Garneau, une défectuosité dans la bouilloire du mécanisme d’écrémage provoqua une gigantesque explosion. Le bruit fut d’une telle intensité que tous les habitants de St-Martin l’entendirent. En une fraction de seconde, la bouilloire éclata en trois grosses parties. Cette bouilloire traversa le mur de briques qui l’entourait. Des briques furent retrouvées à quelques arpents de la beurrerie. Plusieurs personnes furent gravement blessées, mais, par miracle, aucun être humain ne fut tué lors de cette explosion.

 

St-Martin ne fut pas épargné par le fléau du feu. Le premier important fut signalé en 1908. Une grande sécheresse sévissait alors dans la région. Les colons défrichaient leurs terres et faisaient de l’abattis. Une flamme immense s’élevait. Elle provenait du deuxième rang de St-Martin. Le feu se propageait de souches en souches. Le vent se mit de la partie. Les femmes et les enfants étaient sur le qui-vive car le feu s’attaquait à différentes bâtisses. Il n’y avait rien à faire, car il n’existait aucun système de défense contre les incendies. Les bâtiments de M. Joseph Paquet à Alphonse furent alors complètement rasés. Les colons firent appel à l’aide spirituelle du curé de St-Gédéon. Arrivé sur les lieux, Monsieur le curé jeta quelques médailles miraculeuses sur le feu. Comme par miracle, un orage éclata une trentaine de minutes plus tard et éteignit complètement le feu. Une grande corvée s’organisa. En peu de temps, M. Paquet put occuper une nouvelle demeure.

 

Le second incendie d’importance eut lieu dans le canton de Shenley, plus particulièrement dans les rangs deux et trois. Les flammes avaient pris naissance sur la dernière terre défrichée du rang quatre nord de Shenley. Au fond de cette terre, il y avait un abattis qui renfermait une bleuetière. De nombreuses personnes se rendaient cueillir des bleuets. Un certain jour d’août 1911, une main criminelle alluma un feu pendant une période de grandes sécheresses. Les flammes se propagèrent à une vitesse vertigineuse. Poussé par le vent, le feu sautait de branches en branches. La conflagration s’étendit dans le « grand mille ». Cette expression signifiait que les terres sises entre le rang 4 et le rang 3 avaient plus que les vingt-sept arpents habituels. Ces terres étaient longues de trente et un arpents. Les étincelles se sont rendues jusqu’à la « grande ligne », c’est-à-dire le tracé divisant le canton de Shenley en deux parties sensiblement égales. Les flammes ravagèrent une grande partie du troisième et du deuxième rang de Shenley. Grâce à la pluie ; elles s’arrêtèrent finalement à deux milles du « grand mille », sur la route de St-Martin à St-Georges, au niveau du deuxième rang de Shenley. Le brasier s’était même rapproché près de la grange de M. Onésime Fortin, aujourd’hui Éphrem Gilbert. Quelques cabanes à sucre avaient été détruites. L’année du « Grand Feu » demeura longtemps dans la mémoire des plus touchés.

 

Une autre conflagration connut des suites très malheureuses à St-Martin. Le 15 juin 1912, trois enfants de M. Léon Poulin étaient brûlés vifs pendant la nuit. Il s’agissait de Camille, 12 ans, Siméon, 6 ans et Marc, 2 ans. M. et Mme Poulin et un autre de leur fils avaient subi de graves brûlures. L’aîné, Albert, âgé de 21 ans, fut éveillé par le feu qui dévorait son lit. Le jeune homme réussit à se sauver, mais il était déjà marqué par de très sérieuses blessures. Les bons soins du docteur Boivin ne parvinrent pas à le sauver. Albert, gardé au presbytère, décédait huit jours plus tard. Rappelons que le feu s’était déclaré dans le grenier de la petite cuisine attenante à la maison. Les pertes furent évaluées à 2000$. Le coroner, le docteur Cantin, rendit un verdict de mort accidentelle.